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La langue facile à lire, c’est quoi ?

Comme son nom l’indique, la langue facile à lire est un outil qui simplifie les textes afin de les rendre facilement compréhensibles. Elle permet donc de garantir l’accessibilité de l’information. Il s’agit par exemple de supprimer les mots étrangers et d’éviter les subjonctifs ou les formulations passives, de faire des phrases simples tenant sur une seule ligne, avec un seul message par phrase. Logiquement, il faut éviter les mots difficiles – ou alors les expliquer – et il faut illustrer les concepts abstraits par des exemples. La langue facile à lire s’adresse aux personnes qui ont des difficultés à lire.

Concept

Le concept de langue facile à lire n’est pas défini précisément et diverge parfois d’une région linguistique à l’autre. Dans les régions germanophones, on distingue par exemple la « Leichte Sprache » et la « einfache Sprache ». Tandis que la première s’appuie sur des règles bien définies, la deuxième est moins formelle et concerne les personnes qui lisent mieux. On se réfère souvent au Cadre européen commun de référence pour les langues1 : la « Leichte Sprache » y correspond à un niveau de lecture A1 ou A2 tandis que la « einfache Sprache » correspond à peu près à un niveau B1. En français et en italien, il existe certes aussi ces différences de A1 à B1, mais ces trois niveaux sont regroupés sous une désignation commune : on parle ainsi, pour les trois niveaux, de « langue facile à lire » ou « FALC » (Facile à lire et à comprendre) en français, et de « lingua facile » en italien.

Pourquoi une langue facile à lire ?

Les autorités sont tenues de faire en sorte que certaines informations soient accessibles aux personnes handicapées. À celles ayant un handicap intellectuel ou des difficultés d’apprentissage, la langue facile à lire permet de comprendre les informations par elles-mêmes. La langue facile à lire est aussi utile à d’autres groupes cibles, par exemple les personnes qui ont une autre langue maternelle ou celles qui ont des difficultés à lire.

Choix et priorités

Vous n’avez pas besoin d’offrir toutes les informations en langue facile à lire. Faites une sélection pertinente en tenant compte des catégories énoncées au chap. 2.4. du Accessibility Standard eCH-00592 . Parmi les informations importantes, on peut citer celles qui concernent directement le groupe cible (assurance-invalidité, protection des adultes, p. ex.), celles qui ont un impact sur leur vie ou leur santé (comportement à adopter en cas d’urgence, mesures de santé publique, p. ex.) ou encore celles destinées à un large public et permettant d’assumer ses droits et ses devoirs politiques et personnels. 

Une fois les thèmes choisis, il s’agit de définir les priorités. Les informations à proposer en premier lieu en langue facile à lire sont celles : 

  • qui sont en lien direct avec la santé et la sécurité de la population, comme les informations sur les mesures d’hygiène au début de la pandémie de coronavirus ; 
  • qui vont rester valables longtemps et vont peu évoluer comme les informations sur le système de formation ; 
  • qui sont essentielles pour comprendre d’autres informations comme les explications relatives aux élections et aux votations ; 
  • que vous devez sans cesse répéter, et pour lesquelles on vous pose beaucoup de questions ;
  • qui ne concernent pas que certains groupes de personnes en particulier, mais la majeure partie de la population, par exemple les informations sur les assurances maladie ou la cybersécurité. 

Il est également important d’indiquer les personnes à contacter en cas de question. Gardez à l’esprit que tout le monde ne pourra pas vous contacter de toutes les manières. Proposez plusieurs options, par exemple un canal oral, comme le téléphone, et un canal écrit, par courriel.

Contexte

Il est capital que les informations en langue facile à lire soient contextualisées. Il s’agit donc de proposer des informations générales sur un thème, avant d’offrir des informations spécifiques qui puissent alors être replacées dans leur contexte. Commencez ainsi par rédiger des informations de base sur vos différents thèmes afin d’expliquer ces derniers : vous garantirez que les dernières actualités ou des informations plus précises seront comprises. Ne pas connaître un domaine entrave tout autant la compréhension qu’avoir des difficultés à lire.

Choix du niveau de langue

Il existe différents niveaux de langue facile à lire, qui correspondent à des compétences de lecture qui vont de A1 à B1 selon le Cadre européen commun de référence pour les langues . C’est généralement le niveau A2 qui convient le mieux aux personnes ayant un handicap intellectuel. En publiant vos informations en niveau A2, vous les rendrez aussi accessibles aux personnes dont le français n’est pas la première langue ou ayant des compétences de base restreintes . Lorsqu’on choisit le niveau B1, on répond certes aux besoins de ce dernier groupe cible, mais pas aux exigences légales d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap.

Clarté de l’information

Il est possible de faire contrôler le résultat par le groupe cible, c’est-à-dire qu’une personne, par exemple avec un handicap cognitif, va lire le texte final dans le cadre d’un groupe de contrôle et dire ce qu’elle en pense. Le texte sera ensuite adapté, les mots qui n’ont pas été compris seront expliqués ou changés. Par exemple, le terme « urne » qui figurait dans un texte sur les votations a dû être changé, car le groupe cible le comprenait systématiquement comme l’urne des enterrements. Ce contrôle permet de limiter les formulations qui ne seront pas comprises ou mal comprises. Il permet aussi de vérifier si le texte en langue facile à lire correspond effectivement au niveau de connaissances du groupe cible et si les informations nécessaires ont bien pu être transmises. 

Organiser le contrôle du texte par le groupe cible demande un certain temps et n’est pas toujours possible quand les délais sont serrés. Pensez à vous organiser suffisamment à l’avance, surtout s’il s’agit d’un texte important (p. ex. avec des informations juridiques ou de santé publique).

Si vous devez faire traduire plusieurs textes sur le même thème, il peut être suffisant de faire contrôler seulement certains d’entre eux.

Mention juridique

Les informations proposées en langue facile à lire visent uniquement à expliquer et même si elles portent sur une loi ou sur une autre publication officielle, elles ne sont pas contraignantes juridiquement. Dans la plupart des cas (textes d’information sans portée juridique), il n’est pas nécessaire d’ajouter une mention juridique. 

Lorsque la traduction en facile à lire concerne un texte normatif, utilisez les termes « explications » ou « résumé » dans le titre afin qu’il soit clair que la loi n’a pas été traduite littéralement. 

Lorsque c’est le cas, renvoyez au texte normatif original dans la langue concernée.